Amer

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Amer
Belgique, 2010
De Hélène Cattet, Bruno Forzani
Avec : Marie Bos, Charlotte Eugène-Guibbaud, Cassandra Forêt
Photo : Manuel Dacosse
Durée : 1h30
Sortie : 03/03/2010
Note FilmDeCulte : *****-
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Une petite fille effrayée par une villa trop silencieuse. Une adolescente attirée par de mystérieuses présences rôdant dans son village. Une femme qui revient défier ses fantômes sur les lieux de son enfance. Les trois âges clés de la vie tourmentée d'Ana. Entre désirs, réalité et fantasmes.

MOI, J'AIME L'AMOUR QUI FAIT BOUM

En voilà un film qui n’a pas peur de prendre le public à rebrousse-poil ! Et qui y parvient, à en juger du moins par l’accueil glacial qu’il a reçu lors de sa projection récente au festival Fantastic’art de Gérardmer (où il a tout de même obtenu une mention spéciale du prix du jury). Il faut dire qu’Amer, vendu dès sa superbe affiche comme un hommage au giallo, risque de laisser sur le carreau ceux qui s’attendent avant tout à un film d’horreur. En effet, même s’il recycle de nombreux codes des maîtres italiens, il s’agit avant tout d’un "objet de réflexion" (selon les termes de ses réalisateurs, des mots à ne pas prendre à la légère), c’est à dire en l'occurrence un ovni quasi-expérimental, divisé en trois parties si différentes que leur lien parait à première vue hermétique.

Amer a avant tout pour lui une exceptionnelle inventivité plastique, rarement vue dans un premier film francophone, où toute forme de récit passe uniquement par le biais du ressenti corporel (rareté des dialogues et profusion permanente de gros plans sur chaque centimètre carré de peau, montage hoquetant sur des premiers émois d’ado, couleurs surnaturelle d’une maison cauchemardesque…), mais possède également un univers obsessionnel suffisamment riche pour tenir en haleine. Ce récit de l’éducation sexuelle d’une jeune fille hantée par ses souvenirs navigue en permanence entre l’excitation érotique et la terreur sourde ; de la première à la dernière minute, Il y a toujours un œil derrière une serrure où dans un rétroviseur pour dénuder l’héroïne, en faire à la fois une cible amoureuse et une proie. Une réappropriation originale, et un premier essai très prometteur.

par Gregory Coutaut

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