Aloïs Nebel

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Alois Nebel
République tchèque, 2011
De Tomas Lunak
Durée : 1h24
Sortie : 14/03/2012
Note FilmDeCulte : ***---
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1989. Aloïs Nebel est chef de gare dans une petite station tchèque, non loin de la frontière polonaise. Il vit seul, mais quand le brouillard se lève, il croit voir les fantômes de son passé. L’irruption d’un étranger l’obligera à affronter ses cauchemars.

OMBRES ET BROUILLARD

La tradition tchèque du cinéma d'animation ne date pas d'hier. Avant cet Aloïs Nebel, premier long métrage de Tomas Lunak, il y a eu les essais surréalistes de Jan Švankmajer (Alice), les contes merveilleux de Karel Zeman (Le Dirigeable volé, Sindbad) ou encore les cauchemars de Jiri Barta (Krysar, son chef d’œuvre). Tous ont ou avaient une conception large de l'animation, dessins, volumes, stop-motion, poupées, parfois plusieurs techniques mélangées. Aloïs Nebel fait, lui aussi, un pari formel, celui de la rotoscopie, rappelant par exemple le travail de Richard Linklater sur A Scanner Darkly, mais cette fois-ci en noir et blanc. Pari réussi? Visuellement, oui. Aloïs Nebel offre quelques splendides moments d'animation comme échappés des pages hantées du Black Hole de Charles Burns (Aloïs Nebel est en fait adapté d'une bande dessinée de Jaroslav Rudis et Jaromir 99, ici scénaristes), lumières d'une locomotive déchirant la nuit, tempête infernale dans des bois ou explosions de feu d'artifice. Dommage alors que l'écriture soit si ankylosée, avec à l'arrivée un récit qui ne décolle jamais vraiment, entre quelques somnolences. Fascination froide, mais un vrai charme quand même, sombre, ténébreux, avec cette toute petite histoire d'amour imbriquée dans les ombres géantes du passé.

par Nicolas Bardot

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