After School Midnighters

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After School Midnighters
Hôkago middonaitâzu
Japon, 2012
De Hitoshi Takekiyo
Scénario : Yoichi Komori, Hitoshi Takekiyo
Musique : Reiji Kitazato, Negoto
Durée : 1h35
Sortie : 30/10/2013
Note FilmDeCulte : *****-
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Une rumeur dit que, la nuit tombée, les monstres montrent le bout de leurs nez dans l’enceinte de l’école. Trois petites filles curieuses iront changer le quotidien de l’un d’entre eux, un modèle anatomique de la classe de sciences naturelles qui se met à bouger pendant la nuit.

UN COLLEGE FOU FOU FOU

Shebam! Pow ! Blop ! Wizz ! A l’heure où les rares films japonais à sortir en salle chez nous sont souvent des films d’animation, de préférence facilement identifiables comme se rapprochant des pôles opposés Miyazaki ou Oshii, After School Midnighters (qui ne risque hélas pas d’avoir les honneurs du grand écran) vient mettre un joyeux bazar parmi nos références. Ce n’est pas tant que le film ne ressemble à rien de ce qu’on connaisse, c’est plutôt qu’il impose son identité propre avec une inventivité et une énergie qui laissent pantois. On a tôt fait de brandir l’étendard Tim Burton comme ultime modèle de tout ce qui rentre sous l’étiquette « étrange mais pas trop flippant ». Souvent sans la moindre justification. Or il y a (pour une fois) effectivement un petit peu de Burton dans cet assemblage musical mi-morbide mi-kawai, et surtout dans cette galerie de personnages effrayants et inoffensifs (une mouche revenue des enfers, des lapins mafieux, un squelette à moustache…). Mais After School Midnighters se distingue sans mal de cette éventuelle référence par ce qu’il convient d’appeler un appétit d’ogre.

Sur une structure scénaristique à mi-chemin entre le conte initiatique et le jeu vidéo (série d’énigmes à résoudre et de « boss » à affronter), le film enchaîne les péripéties comme les personnages secondaires à la vitesse grand V. Porté par un enthousiasme rarement croisé ailleurs et qui ne faiblit pas une seconde, ce rythme frôle parfois le trop plein et l’épuisement mais finit toujours par retomber sur ses pattes sans tomber dans l’hystérie. Le même commentaire peut s’appliquer au traitement visuel de l’ensemble, mélange de différentes techniques d’animation, qui au lieu du magma redouté donne au contraire une combinaison inédite et souvent superbe, qui fait beaucoup pour l’émerveillement suscité par ce premier long-métrage. Mais dans le panorama du cinéma d’animation contemporain, After School… détonne également d’une autre manière, plus discrète. Tout d’abord en zappant toute explication superflue sur le background des personnages pour mieux les plonger directement dans ce grand bain zinzin, et surtout en se passant joyeusement de morale finale. Les héroïnes sont aussi tête-à-claques qu’attachantes et une fois leur aventure terminée, elles n’ont strictement rien appris : tant mieux. Pas de leçon, juste la promesse que ce tour de grand huit ne s’arrêtera jamais. Nous aussi on veut prendre avec plaisir notre ticket pour le prochain départ, et on attend de pied ferme des nouvelles de Hitoshi Takekiyo (lire notre entretien ici).

par Gregory Coutaut

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