Across the Universe
Une histoire d'amour dans les années 60, au coeur des manifestations anti-guerre, des voyages spirituels et du rock’n’roll, qui part des docks de Liverpool vers le psychédélique Greenwich Village, des émeutes de Détroit aux champs de bataille du Vietnam. Jude et Lucy sont plongés, avec des groupes d'amis et de musiciens, dans le tumulte des années anti-guerre et des révolutions culturelles, guidés par "Dr Robert" et "Mr Kite". Jude et Lucy sont la proie des forces tumultueuses qui secouent l'époque et vont les obliger à se trouver eux-mêmes pour se retrouver l'un l'autre.
ALL YOU NEED IS LOVE
Le pari était alléchant pour la réalisatrice et chorégraphe Julie Taymor: capturer l’esprit d’une époque (Guerre du Vietnam, Flower Power psyché et vent de révolte rock), à travers une trentaine de chansons signées des Beatles et des personnages (Jude, Lucy ou Prudence) échappés de leur univers. Une sorte d’équivalent musical au travail opéré sur Frida, où la peinture de Kahlo était utilisée pour raconter son histoire. Visuellement, Taymor fait feu de tout bois en inondant chaque plan de trente-six idées, dans leurs compositions, effets spéciaux, maquillages baroques ou montage inventif. Across the Universe, divinement éclairé par le Français Bruno Delbonnel, est un bonheur coloré pour l’œil. Le défi n’est pourtant qu’en partie relevé, la faute à un manque de liant entre les vignettes réservant quelques ellipses malheureuses, et un défaut de souffle qui torpille un peu le final lyrique, privé d’émotion. La réalisatrice dispense malgré tout quelques tours de force comme l’irruption euphorisante d’un Oncle Sam dansant, quelques éclairs qui rappellent un Baz Luhrmann à son meilleur. Entre quelques beaux caméos et les fantômes de Janis et Jimi, Across the Universe impose sa gueule bigarrée, son envie à jamais de Strawberry Fields, sa générosité naïve et amoureuse. Et rappelez-moi, all you need is what?