(500) jours ensemble
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(500) Days of Summer
États-Unis, 2009
De Mark Webb
Scénario : Scott Neustadter, Michael H. Weber
Avec : Geoffrey Arend, Zooey Deschanel, Joseph Gordon Levitt, Matthew Gray Gubler, Chloe Moretz
Photo : Eric Steelberg
Musique : Mychael Danna, Rob Simonsen
Durée : 1h35
Sortie : 30/09/2009
Tom est un romantique. Quand il croise le chemin de Summer, il pense avoir trouvé la femme de sa vie. Mais celle-ci ne croit pas à l'amour et ne veut pas de relation sérieuse...
SHE & HIM
Le slogan du film est clair : "Ce n'est pas une histoire d'amour, c'est un film qui parle d'amour"; de quoi convaincre même les plus allergiques aux comédies romantiques. Les clichés traditionnels sont ici ébranlés pour le meilleur : proche de ses deux personnages et de leurs sentiments, dans une approche pseudo-réaliste, Webb - dont c'est le premier long métrage - nous dévoile la relation de Tom et Summer, faisant des allers et retours entre ces 500 jours de bons et mauvais moments, comme le ferait un ami qui nous parlerait d'un couple qu'il connaît. Tout cela avec une emphase délicate et joyeuse sur les moments-clés de leur relation : la découverte des sentiments et de points communs, les tentatives d'approche, les moments embarrassants qui mettent le feu aux joues, le premier baiser, la première visite à Ikea, la première nuit ensemble… Et les idées de génie de ses auteurs vont contribuer à ce que cette histoire qui pouvait paraître banale soit un vrai rafraîchissement. Ainsi, plus que l'originalité pour l'originalité, on assiste ici à une vraie preuve de créativité: du choix des chansons (et de l'importance de la musique dans la relation de Tom et Summer) à un hommage à la comédie musicale, des films-clichés revisités au monde qui s'écroule - ou plutôt s'efface - de Tom, d'un battement de cils de Summer à un split-screen audacieux, le film regorge de touches drôles ou émouvantes qui appuient complètement son propos.
SHE'S LIKE THE WIND
Ce que réussissent le plus Marc Webb et ses acteurs cependant (Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt sont absolument parfaits), c'est à nous faire aimer Summer autant que Tom. Car une fois n'est pas coutume, c'est ici le point de vue masculin qui est épousé. Comme lui - et d'autres avant lui -, on se laisse entraîner dans le tourbillon bleu qu'est l'univers de Summer en plongeant dans ses yeux couleur de l'océan, un monde bien froid pourtant pour celle dont le prénom signifie "été", mais elle saura le – et nous – réchauffer par ses sourires. Indépendante, libérée, confiante, entreprenante, désillusionnée et libre comme l'air, Summer est l'antithèse émotionnelle de Tom, véritable romantique et grand timide (voire maladroit quand il chante Here Comes Your Man). Pourtant celui-ci sera persuadé qu'ils sont faits l'un pour l'autre, et ne sera ramené à la raison que par son experte petite sœur ("Just because she likes the same bizzaro crap you do doesn't mean she's your soul mate."). Néanmoins, son coup de foudre pour elle est complètement partagé par le public et à partir de là, leur histoire devient l'une des plus crédibles jamais vues. Révélation de Sundance, le film joue dans la catégorie "indépendant" oui, photo et costumes à l'appui (le choix des vêtements des personnages tout au long du film n'est pas fortuit), mais évite soigneusement d'en faire trop à ce niveau, trouvant sa propre niche et ne faisant pas de ses protagonistes des excentriques trop cyniques auxquels on ne pourrait pas s'identifier. Au contraire, de l'amour le plus intense au déchirement le plus profond, tout sonne incroyablement juste. Sûrement l'un des plus beaux films "qui parlent d'amour" de l'année.
