50/50
États-Unis, 2011
De Jonathan Levine
Scénario : Will Reiser
Avec : Joseph Gordon Levitt, Bryce Dallas Howard, Anjelica Huston, Anna Kendrick, Seth Rogen
Photo : Terry Stacey
Musique : Michael Giacchino
Durée : 1h39
Sortie : 16/11/2011
Le quotidien d'Adam, 27 ans, bascule le jour où il est diagnostiqué d'un cancer. Il l'annonce alors à sa petite amie, son meilleur ami et sa mère qui, tous trois, vont réagir différemment à la nouvelle et conduire le jeune homme à s'interroger sur la manière dont il veut vivre cette épreuve.
PILE ET FACE
Après des débuts intéressants avec le slasher All the Boys Love Mandy Lane et le plus personnel et sympathique The Wackness, voici le troisième long métrage de Jonathan Levine, inspiré de la vie de son scénariste, Will Reiser. Il faut savoir que Reiser est un ami de Seth Rogen (et son partenaire d'écriture Evan Goldberg) et c'est ce dernier qui l'a poussé à raconter sa maladie dans un film. Film dans lequel Rogen, éternellement lui-même, joue plus ou moins son propre rôle donc, aux côtés de Joseph Gordon-Levitt en jeune cancéreux. Tout ça pour dire que le film semble être avant tout leur histoire à eux et que l'on retrouve finalement peu de choses de ce qui faisait la personnalité de la mise en scène des précédents Levine. Cela dit, on appréciera la touche indé qu'il apporte au récit, aidé de Terry Stacey (chef op d'American Splendor et Adventureland), et qui joue aussi dans l'ancrage de cette histoire, à fort potentiel larmoyant, dans une certaine véracité, dans tout ce qu'elle peut comporter d'émouvant et d'humour.
La grande réussite du film est donc de réussir à naviguer au niveau du ton entre ces extrêmes, et ce toujours dans la justesse. On a donc beau avoir un Rogen tout droit sorti d'un Apatow, avec ses blagues trash et ses références geek, le film ne s'appuie pas uniquement sur cette bromance et dresse un portrait plus large où se croisent petites amies, parents et jeune psy, tous servis par un casting brillant (Gordon-Levitt et Rogen mais aussi Bryce Dallas Howard, Anna Kendrick, Angelica Huston). Les hasards de la production cinématographique font que ce film sort peu de temps après La Guerre est déclarée dont il représente un peu le pendant américain : le parcours est relativement peu original mais il y a une certaine fraîcheur dans l'approche qui parvient notamment à éviter le pathos facile et à aborder le sujet avec parfois plus de légèreté qu'à l'accoutumée. Et tout cela ne rend pas le dernier acte moins poignant. A l'instar de son metteur en scène qui s'efface derrière l'histoire de son scénariste, il émane une sorte d'humilité dans la démarche qui transcende le genre et retient le film de tomber dans le piège du film indépendant doloriste lourdingue.