TIFF 2018: 3/4
Mila, une jeune pianiste, tente de se préparer à une audition à l’étranger mais son frère, Niki, ne cesse de la distraire de son agaçant don pour l’absurde, tandis que Todor, leur astrophysicien de père, semble incapable de gérer les angoisses de ses enfants. Un portrait de famille au cours du dernier été passé ensemble.
SOUDAIN LE VIDE
Le Bulgare Ilian Metev avait été remarqué il y a quelques années avec un documentaire, Sofia's Last Ambulance, qui retraçait le parcours chahuté et dramatique de quelques infirmiers lancés sur les routes de Bulgarie. C'était un premier essai assez prometteur, où le point de vue du cinéaste et ses choix de mise en scène constituaient une clef essentielle. D'où la déception devant ce 3/4, qui est cette fois une fiction.
Metev raconte une chronique familiale en s'attachant à l'anti-spectaculaire, aux discussions banales... Mais en creux, rien ne se dessine. L'anti-spectaculaire tourne au coma mortel, les discussions banales sont en effet toutes plus banales les unes que les autres. Le long métrage ressemble à ces sinistres films de festival momifiés qui passent leur temps à jouer la montre et qui s'achèvent parce que le générique de fin en a décidé ainsi. On ne parle pas d'un cinéma lent, ni d'un cinéma contemplatif, ou d'un cinéma exigeant, mais bel et bien d'un cinéma qui s'étire en n'ayant que très peu de choses à raconter, comptant sur le spectateur pour imaginer un peu de matière. Le résultat est soporifique en diable, vaniteux à force de vacuité. Ce 3/4-là n'est pas la moitié d'un film.